John Adams Perkins construisit en 1845, aux chutes de la rivière Blanche, une scierie utilisant la force hydraulique pour y exploiter le bois de la région. Bière rafraichissante et voilée, avec ses herbes boréales, elle présente des notes d’épinette et de vanille.
Perkins était un marchand de tissus américain qui décida de s’installer dans ce secteur qui à l’époque était loin de toutes voies de communications. Lui et sa descendance y ont brassé des affaires jusqu’en 1899, d’abord avec le bois, ensuite avec des mines de phosphates et de mica. Son nom est à l’origine de la dénomination du village qui a depuis été intégré à la Municipalité de Val-des-Monts.
Le village de Perkins doit sa genèse à ses chutes qui permirent d’y aménager une scierie à force hydraulique et à l’exploitation de ses ressources naturelles, mais connait sa réputation actuelle pour ses activités de villégiatures : canoë de rivière, kayak, pêche sportive et paisibles moments de chalets.
On dit souvent qu’une couleur n’est pas un style dans la bière. Seule exception largement acceptée dans le milieu brassicole : La Blanche. Bière à la robe voilée contenant jusqu’à 40% de blé cru, qui donne à la bière des accents blanchâtres, et aux légères arômes d’agrumes qui font de ce style d’origine belge un magnifique compagnon d’été. Les Collines-de-l’Outaouais ayant une rivière portant le nom de la Blanche, il était primordial pour nous de donner à notre Blanche une histoire qui rend hommage aux pionniers qui ont exploité la grande force de ses chutes permettant le développement de ce secteur.
Notre Blanche des Chutes fait donc référence aux Chutes de la Blanche! Bien ancrées dans le bouclier canadien, les Collines-de-l’Outaouais avec son escarpement abrupt est le reflet des cicatrices laissées jadis par le passage des glaciers. Ça et là sur le territoire on y retrouve une rivière parsemée de chutes et de rapides qui donnent aux Collines des points de vue agréables à regarder, en plus de grandes aventures qui exigent sang froid pour ceux qui les affrontent en canoë ou en kayak. Et pour nous, rien n’évoque autant le trouble et la blancheur voilée de la bière que le trouble et la blancheur du bouillon formé au pied d’une chute. La Blanche a ses chutes et les chutes ont leur blanche.
Brasser en utilisant 100% d’ingrédients du Québec apporte son lot de défi. Faire une blanche traditionnelle belge sans y mettre d’écorce d’orange amère ni de graines de coriandre est à priori un non-sens. Mais ce n’est pas demain la veille qu’on verra des orangeraies québécoises. C’est ici que nos amies de Nos Forêts Épicées de St-Luc-de-Bellechasse sont intervenues! Comment évoquer des notes d’agrumes en y allant d’herbes boréales? C’est avec un savant mélange de bourgeons d’épinettes noires, d’aiguille de mélèze, de verge d’or et de mélilot en infusion que nous y sommes parvenus. Avec une belle base de Pilsner Moderne de Innomalt de Sherbrooke, de blé roux dur et d’avoine en flocon de Maltbroue du Bas St-Laurent, aromatisée au Magnum, El Dorado et Centennial de la Houblonnière Lupuline dans le Pontiac avec une pointe de Saaz de Jarret Noir en Beauce, notre Blanche fût fermentée avec une levure belge produite par le Labo Solution Brassicole de la Pocatière. Le tout nous donne une bière rafraîchissante qui sent et goûte notre terroir!