La Rivière Gatineau était connue des algonquins sous le nom la Rivière ridée, dû à l’importance de ses périlleux rapides, dont celui des Rapides Farmers. Blonde à l’amertume franche et aux arômes poivrés-citronnés, cette lager offre un malt généreux tel un pain frais.
Longue de 343 km et prenant sa source à La Tuque au Lac du Pain de Sucre, elle se déverse à la Pointe Gatineau dans la rivière des Outaouais. Cette rivière aurait été une route importante de la traite des fourrures de la région et fût plus tard une des principales voies de transport de billots de bois. On y voit encore aujourd’hui d’importants rapides, mais l’installation de 4 barrages hydro-électriques a créé plusieurs zones d’accalmie. Deux de ces barrages se situent dans les Collines-de-l’Outaouais, à 1 km de distance : celui de la centrale de Chelsea et celui de Rapides Farmer, avec Gatineau sur la rive est, et Chelsea sur la rive ouest.
Mais qu’en est-il du nom de cette rivière ? On attribue généralement le nom à Nicolas Gastineau dit Duplessis (1627-1689), un notaire de Trois-Rivières qui s’était lancé dans le commerce des fourrures. Il aurait emprunté ce cours d’eau pour des fins commerciales et y aurait perdu sa vie par noyade. D’autres attribuent le nom à ses fils Nicolas et Jean Gatineau, qui auraient installé un poste de traite à l’embouchure des Rivières Gatineau et Outaouais, aujourd’hui nommé la Pointe-Gatineau. Mais rien de tous ces faits n’ont été prouvés hors de tout doute et la compagnie de la Baie d’Hudson n’a aucun registre indiquant un poste de traite à cet endroit ni indice que cette rivière servit la traite des fourrures, que la famille Gatineau s’y serait déjà rendue ou y aurait péri.
Mais qu’en est-il de l’origine du nom ? Les Anishinàbeg qui peuplaient le secteur appelaient cette rivière Tenàgàdino Zìbì ou Tenàgàdin Zìbì, soit la Rivière ridée. Cette langue était une langue non écrite donc il se peut que l’appellation actuelle soit une déformation du nom autochtone. Sur les premières cartographies de cette rivière on y retrouve les noms Lettinoe, Nàgàtinong, Àgatinung, Gatteno, Gatino, Gateno, Gattino et Gatina. C’est en 1821 qu’une carte fût produite avec le nom Gatineau calligraphié.
Mais peu importe l’origine réelle du nom de cette rivière, ses rapides nous ont inspirés une pilsner franche, rafraichissante, à l’amertume tranchante et à la belle rondeur de malt. On se retrouve bien ancrée dans la tradition des pils européennes.
La base maltée de la bière nous vient du malt pilsner moderne de Innomalt à Sherbrooke avec un peu de Vienna de la Malterie Caux-Laflamme de la Beauce. Une quantité de magnum en amertume et de Triple Perle, ainsi qu’un nouvel hybride expérimental appelé poétiquement le EXP A en aromatique. Tous ces houblons nous proviennent de Houblonnière Lupuline dans le Pontiac. Finalement une levure à lager du Labo Solution brassicole dans le Bas-Saint-Laurent complète la magie.